Les émissions d’infrasons par les éoliennes sont souvent présentées comme constituant un risque pour la santé autour des parcs éoliens. Nous avons compilé en 2017 un mémoire complet à ce sujet. Cette synthèse avait également fait l’objet d’un article sur le site de Reporterre en octobre 2017.
Vous trouverez ci-dessous le résumé des points développés dans ce mémoire.
Ce qui est vrai
Les infrasons peuvent être dangereux : Oui, mais les pathologies identifiées et prouvées concernent des niveaux très élevés d’exposition à la limite du seuil d’audibilité, liés à des pratiques professionnelles et bien supérieurs aux infrasons éoliens ou naturels ;
Les éoliennes émettent des infrasons : Oui, mais essentiellement sur des fréquences spécifiques entre 0,7 et 4,9 hertz (Hz) et à un niveau très comparable à celui des infrasons naturels avec lesquels la vie s’est développée sur terre ;
Les infrasons se propagent plus loin que les sons audibles : Oui, comme toutes les basses fréquences, mais la littérature spécialisée précise néanmoins que l’énergie du signal est divisée par deux à chaque fois que l’on double la distance. La nature spectrale des fréquences des éoliennes permet d’extraire ces signaux du bruit naturel en utilisant des méthodes de traitement du signal sophistiquées, y compris à des kilomètres de distance ;
Les infrasons traversent les murs sans atténuation : Oui, pour les très basses fréquences (quelques dixièmes de hertz), mais c’est aussi vrai pour les infrasons émis par le ressac des vagues sur la plage en bord de mer, ça n’a rien de spécifique aux éoliennes.
Ce qui est faux
Les infrasons éoliens viennent perturber un environnement vierge : Non, les infrasons naturels sont permanents et détectables partout. Les mesures montrent que les niveaux naturels relevés peuvent être considérables, notamment en très basse fréquence ou en bord de mer (et pourtant, personne ne songe à faire évacuer Saint-Malo ou Brest).
Ce qui fait polémique
Les études scientifiques prouvent que les infrasons éoliens provoquent des maladies : Non, il n’y a aucun consensus sur ce sujet, bien au contraire. En supposant que le « mal des éoliennes » existe réellement, il n’y a rien qui puisse mettre en cause les infrasons éoliens, très comparables en niveau aux infrasons naturels.
Les points qui nécessiteraient sans doute des études complémentaires
Des sensibilités individuelles aux infrasons pouvant toucher une part infime de la population (un peu comme les électrosensibles) : rien de prouvé, mais pourquoi pas.
La modulation de fréquences audibles (donc 20 Hz et au-delà) par des fréquences plus basses (du domaine infrasonore) provoquant un bruit modulé gênant soulevé par certains auteurs : il s’agit là d’un domaine important, mais touchant les sons audibles, pas les infrasons, même si un amalgame à ce sujet est assez fréquent.
Notre La synthèse pourra paraître partielle et même partiale pour certains, elle apporte néanmoins des éléments argumentés permettant de penser que la mise en cause des infrasons comme responsables d’un éventuel « mal des éoliennes » n’est pas fondée dans l’état actuel des connaissances.