Le projet

Contexte général

La crise climatique, l’épuisement des ressources fossiles, le danger nucléaire, la géopolitique de l’énergie sont au cœur des enjeux actuels de notre société : Une évolution en profondeur de notre système actuel de production et de consommation d’énergie est impérative.
Au-delà des engagements politiques et de la prise de conscience du public, la nécessité d’engager dès maintenant la réorientation de nos politiques énergétiques est une urgence en commençant par le local.
C’est dans ce contexte qu’intervient la création de la SAS à capital variable Acyléole.

Historique de la démarche

L’idée de la création de la SAS Acyléole prend source en 2016, lorsque plusieurs de ses membres fondateurs participent aux réunions de concertation liées au futur projet éolien d’Acigné développé par la société P&T avec l’objectif de promouvoir une participation citoyenne significative dans ce projet.
L’énergie est une problématique de bien commun qui touche à la fois à l’environnement (sources de production) au social (maîtrise des dépenses d’énergie), et à l’économique (techniques de production, vente d’énergie et de services, savoir-faire technique des entreprises).
En mettant ces trois dimensions au cœur même de son activité, la société Acyléole fait converger des acteurs aux préoccupations différentes en capacité de trouver un intérêt commun dans l’approche d’un outil de développement durable territorial.

Les valeurs et principes coopératifs

Les statuts de notre SAS s’inscrivent dans l’esprit de l’Economie Sociale et Solidaire et permettent notamment:

  • un fonctionnement démocratique
  • la prééminence de la personne sur le capital, avec la règle fondamentale « 1 personne = 1 voix »
  • une répartition équitable des bénéfices entre réinvestissement dans l’objet de la coopérative et sa consolidation, et rémunération du capital garantissant un caractère non spéculatif.

A conditions équivalentes et dans la mesure de ses possibilités, Acyléole favorisera le choix d’un fournisseur d’électricité coopératif pour l’achat de l’énergie renouvelable produite dans le cadre des projets auxquels elle pourra contribuer.

Objet social

La société a pour objet social:

  • le développement et la promotion de la sobriété, de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables dans le cadre d’une transition écologique et solidaire,
  • permettre aux citoyens de se réapproprier la question énergétique à l’échelle locale.

Dans le cadre de l’objet social précédemment défini, la société pourra réaliser toute opération industrielle et commerciale se rapportant à :

  • la prise de participation directe ou indirecte dans des sociétés de production d’énergie renouvelable, la gestion de ces participations et la gérance de ces sociétés,
  • l’installation, le rachat et l’exploitation de centrales de production d’énergie renouvelable et la vente de l’énergie produite,
  • plus généralement la participation, directe ou indirecte, de la société dans toute opération financière, immobilière ou mobilière ou entreprise commerciale ou industrielle pouvant se rattacher à l’objet social.

Pourquoi soutenir ce projet?

Alors que toute production d’électricité entraîne nécessairement quelques nuisances, nuisances qu’il faut chercher bien sûr à réduire au mieux, il convient aussi de regarder avec lucidité les avantages apportés par une production partielle de nos besoins électriques par l’éolien et ceci au niveau local comme au niveau planétaire.
Précisons d’abord que le choix de l’éolien s’inscrit dans un programme de transition énergétique comme le suggère le scénario Négawatt[1.1], le mix électricité 100% ENR de l’Adème[1.2] ou bien encore l’étude de RTE et l’AIE[1.3].
Le scénario est notamment fondé sur la sobriété, l’efficacité et enfin sur un bouquet de renouvelables incluant un recours raisonné à l’éolien: 18000 éoliennes en 2050 contre 5400 en 2015.
Il ne s’agit donc pas de croire à une chimérique « croissance verte » mais bien de poser un changement préalable dans notre façon de vivre, de produire, de consommer sans lequel le recours aux renouvelables restera insuffisant.
Nous vous proposons donc d’examiner cette liste de caractéristiques positives qui nous semblent être des avantages de l’éolien en comparaison des énergies non renouvelables :

  • Les éoliennes en fonctionnement ne génèrent aucun déchet, aucun effluent, aucun gaz, elles ne lèguent aucun déchet dangereux pour des millénaires aux générations futures.
  • Les éoliennes en fonctionnement n’émettent pas de gaz à effet de serre, responsable du rechauffement climatique
  • Le réchauffement climatique est responsable de nombreux désordres: perte de la biodiversité, raréfaction des ressources naturelles (l’eau en particulier). Des zones du monde deviennent inhabitables. Nous contribuons largement à ce réchauffement. Nous devons développer les solutions pour réduire notre empreinte sur la planète. L’éolien est l’une des solutions.
  • Les éoliennes en fonctionnement ne consomment aucun combustible (charbon, pétrole, gaz, uranium) et ne creusent pas le déficit énergétique du pays.
  • Les éoliennes ne nous conduiront jamais à la guerre au Moyen-Orient (pour le pétrole) ou en Afrique (pour l’uranium).
  • Les éoliennes ne réchauffent pas leur environnement contrairement aux centrales thermiques ou nucléaires (il ne s’agit pas là seulement d’effet de serre mais d’un réchauffement direct : les 2/3 de l’énergie mise en œuvre dans ces centrales est perdue sous forme de chaleur dissipée directement dans l’environnement).
  • Si l’éolien a un impact sur la biodiversité (maitrisable), l’extinction de la biodiversité est en premier lieu causé par le réchauffement climatique, par les pesticides, par l’artificialisation, … Ne nous trompons pas de combat!
  • Les projets citoyens sont financièrement viables. Le projet citoyen Béganne existe toujours, ainsi que le collectif, et finance d’autres initiatives énergétiques locales. Les banques accompagnent le financement de ces projets. Et pour se faire étudient, en amont, les rentabibilités.
  • C’est un projet citoyen, à savoir que les revenus financiers reviendront aux acteurs locaux, donc profiteront aux membres de ce collectif, voire, en fonction des orientations décidées par ce collectif, aux citoyens. Par exemple, la commune de Montdidier (6300 habitants) a redistribué, les bénéfices issus de son parc éolien, en bons d’achat à dépenser localement. Cela pourrait être d’autres initiatives profitant aux citoyens, aux projets locaux de rénovations, de développements énergétiques vertueux.
  • Les éoliennes en fonctionnement ne nécessitent pas d’eau de refroidissement et ne la polluent pas contrairement aux centrales thermiques ou nucléaires. Pour cette raison, les éoliennes ne seront pas impactées par certaines conséquences du réchauffement climatique : sécheresse pour les rivières ou montée des eaux pour la mer.
  • Les éoliennes permettent la délocalisation de la production d’énergie et ouvrent des perspectives pour une participation citoyenne[5]. Les éoliennes peuvent être installées en de nombreux endroits du territoire au plus près des besoins. La consommation d’électricité d’Acigné avoisinait 27 GWh par an en 2022. A titre de comparaison une seule et unique éolienne de 3,6 MW produit annuellement de l’ordre de 8 GWh ce qui n’est pas négligeable. La production du parc est estimée à 25 GWh par an.
  • Produire l’électricité en local évite les pertes en ligne estimées à 2-3% (source RTE : https://www.rte-france.com/riverains/deperditions-denergies-ou-pertes-en-ligne-un-phenomene-naturel)
  • La production électrique des 3 éoliennes du parc équivaut à 120 000 m2 de panneaux solaires (soit environ 12 fois la surface des terrains de football de nos villages)
  • Le facteur de charge moyen éolien terrestre en Bretagne, en 2023, est de 21,9% (page 17), celui des panneaux photovoltaïques est de 12,2% (page 30) (source Panorama de l’électricité renouvelable (Agence ORE, Enedis, RTE, SER): https://www.syndicat-energies-renouvelables.fr/wp-content/uploads/basedoc/panorama-electricite-renouvelable-2023-t4-vf.pdf). Celui du par éolien Béganne, en 2023, est de 28,6%.
  • Nous sommes dans une impasse avec le nucléaire, des centrales vieillissante et une perspective lointaine et incertaine pour de nouvelles centrales nucléaires à l’horizon de 10 ou 15 ans. Et pour quel coût? Flamanville est un fiasco financier.
  • Un accident sur un parc éolien ne conduira jamais à l’évacuation d’une région entière.
  • En fonctionnement, un parc éolien ne génère aucun trafic routier journalier qu’il s’agisse des allers et retours d’employés ou de flux de combustibles ou de déchets.
  • Actuellement la plupart des éoliennes sur le territoire français ont une puissance de 2MW. Leur fondation accueille une masse de béton d’environ 600 tonnes. Pour les éoliennes de nouvelles générations de 3MW, la masse de béton est environ de l’ordre de 800 tonnes. Selon l’Union Nationale des Industries de Carrières et Matériaux de Construction (UNICEM), la production nationale annuelle de béton prêt à l’emploi est comprise entre 35 et 40 millions de mètres cubes.
  • Le budget de démantèlement en fin de vie d’une éolienne est déjà intégré dans le financement de construction, contrairement aux centrales nucléaires dont le coût de surveillance ou de dé-construction sera supporté par plusieurs générations. A noter que les décisions ministérielles diffusées le 19 décembre 2019 prévoient que « le principe d’une excavation totale des fondations éoliennes lors du démantèlement sera généralisé ».
  • Les éoliennes fonctionnent grâce à une énergie naturelle gratuite et quasi permanente même si elle est variable (il y a 3 régimes de vents différents en France et ces 3 régimes sont non corrélés)
  • Pour l’avenir, le stockage de l’électricité éventuellement excédentaire (situation à exclure aujourd’hui dans la région rennaise ! ) sera possible sous forme de gaz grâce à des procédés tels que la méthanation (procédé «power to gas»[#1]).
  • Le fonctionnement d’une éolienne est entièrement maîtrisable. Il est possible de la démarrer ou de l’arrêter sans aucun risque. Elle peut être même bridée à distance sur certaines plages horaires pour mieux contrôler la production, moins gêner les riverains , protéger les chiroptères ou la mettre en sécurité  en cas de vents violents.
  • Les éoliennes ne peuvent pas conduire à la production d’armes de destruction massive, contrairement à l’énergie nucléaire pour laquelle les choix technologiques de la filière ont privilégié ceux qui permettaient aussi la production de la bombe.
  • Les éoliennes terrestres contenant des terres rares (Néodyne) pour leurs aimants permanents représentent moins de 3 % du parc français[#2].
  • Le développement de l’éolien (et des renouvelables en général) ne conduit absolument pas à un recours accru aux fossiles contrairement à une opinion largement répandue en France, c’est même largement le contraire comme le montrent les exemples allemands[4.1] et danois[4.2].
  • Il est nécessaire de relocaliser la production d’énergie pour être plus résilient par rapport à un système centralisé plus fragile. C’est aussi nécessaire pour la souveraineté énergétique du pays et la réduction de nos déficits commerciaux.

Sources:

[#1]: Voir par exemple le projet Jupiter 1000, cette vidéo et un démonstrateur dans une école d’ingénieurs à Nantes

[#2]: Les terres rares sont elles indispensables pour les moteurs électriques des éoliennes et panneaux solaires et La rareté de certains métaux peut elle freiner le développement des énergies renouvelables

[1.1]: https://negawatt.org

[1.2]: https://www.ademe.fr/mix-electrique-100-renouvelables-a-2050-evaluation-macro-economique

[1.3]: https://www.rte-france.com/actualites/rte-aie-publient-etude-forte-part-energies-renouvelables-horizon-2050

[2]: http://www.rte-france.com/fr/eco2mix/eco2mix-mix-energetique

[3]: http://energie-partagee.org

[4.1]: https://journaldelenergie.com/nucleaire/contre-verites-allemagne-sortie-nucleaire/

[4.2]: https://www.revolution-energetique.com/la-performance-du-bon-eleve-danois-75-delectricite-renouvelable-en-2019

[5]: http://energie-partagee.org

Le projet d’Acigné « Les Ailes du Chevré » – Quelles éoliennes et où ?

 : Localisation géographique des 3 éoliennes entre Acigné, Thorigné-Fouillard et Liffré.

 

Quelles éoliennes :

Le projet est composé de 3 éoliennes de 180 mètres de haut au sommet de la pale en position verticale. Les nacelles seront à 116 mètres au-dessus du sol et les pales mesureront 65.5 mètres. La puissance totale installée sera de 10.8 MW soit 3.6 MW unitaire.

Quelle place pour la production électrique éolienne à Acigné :

De l’ordre de 25 Gwh/an soit une production annuelle du même ordre de grandeur que la consommation électrique annuelle totale (particuliers, commerces, artisans, industries) de la commune d’Acigné (autour de 27Gwh/an en 2022 d’après les données ENEDIS)

Quelle place pour l’éolien en France :

En 2023, l’éolien représente de l’ordre de 10 % de l’électricité produite en France :

Sources :

– Consommation des communes : https://data.enedis.fr/pages/bilan-de-mon-territoire/

– Production électrique par pays : https://www.energy-charts.info/charts/energy_pie/chart.htm?l=fr&c=FR&interval=year